samedi 17 août 2013

Scènes de vacances en 1923


     Quelques images de saison d'il y a 90 ans.

 Les Annales politiques et littéraires, 2098, 1923-09-09, p.293
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France 


  Les Annales politiques et littéraires, 2102, 1923-10-07, p. 403
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France



 Le Journal 1922
Cl. de l'auteur

Regardez bien le "pauvre Arthur" sur ce défait du Journal de 1922, encombré par ses bagages et son chien, et dont on ne sait s'il part ou s'il revient (il tourne le dos au quai ?). Vous le retrouvez sur la bande dessinée des  Annales 1923, mais la femme  est différente. C'est en effet une véritable bande dessinée, au découpage classique en grille (on dit aussi gaufrier) ; chaque case, légendée et parfois munie de bulles, décrit une étape - désagréable - des vacances, saisie de manière très expressive.
 

dimanche 4 août 2013

Une porte d'entrée : le dossier de la Légion d'honneur


     Une bonne intuition : la consultation des archives de la Légion d’honneur [1]. Effectivement, Jean Routier a reçu la Légion d'honneur pour fait militaire. Il est nommé au grade de chevalier par décret du 31 décembre 1930, sur proposition du ministre de la Guerre [2].


 Dossier de nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur : chemise
Archives nationales - document conservé aux Archives nationales de Fontainebleau
cote 1980 0035/122/15436


     La décoration lui est remise un mois plus tard, le jeudi 12 février 1931, par le général Andréa, général de division, commandant la place de Paris, commandeur de la Légion d'honneur, devant le 46e régiment d'infanterie [3]. Il est âgé de 47 ans.


 Dossier de nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur : procès-verbal de réception
Archives nationales - document conservé aux Archives nationales de Fontainebleau
cote 1980 0035/122/15436

     
 Le général Andréa lors d'une prise d'armes à Vincennes, en 1932
Photo Agence Mondial (extrait)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


     Au-delà de l'événement dont nous n'avons ni écho, ni image, cette distinction ouvre une première porte sur la biographie de Jean Routier. Le dossier, en ligne sur la base Léonore du ministère de la Culture, se compose de sept pièces contenues dans une chemise, quatre datées de 1930 et 1931 et trois de 1934, la grande chancellerie demandant des compléments pour établir le brevet (établi le 11 septembre 1934) . On y apprend :

      1° son état-civil : il se prénomme Jean, Louis. Il est né à Paris, le 4 mars 1884, au 13, rue Paul Louis Courier (7e arr.). 
Ses parents : Arnaud Edmond Routier, docteur en médecine et Marie-Louise Hélène Griveau.
Il se marie le 11 février 1911 avec Henriette Marie Suzanne Laurans.
   
      2° sa situation professionnelle : il est qualifié d'artiste peintre. Bachelier es lettres, puis élève à l’École des Langues orientales.

     3° son parcours militaire : depuis son engagement en novembre 1904 à sa promotion comme lieutenant en 1924. Il a servi pendant la totalité de la guerre 1914-1918. On reviendra ultérieurement sur les opérations auxquelles il a participé. Retenons une intoxication par les gaz en avril 1918. Il a reçu la croix de guerre.

     L’administration de la grande chancellerie a porté sur la chemise la date du décès de Jean Routier quand elle en a été avisée  par la Pairie (?) générale en août 1954 : 28/6/54. Toutefois, cette date est partiellement erronée. L'acte de décès, consultable à la mairie du 17e arrondissement, indique que Jean Routier est décédé à son domicile, 2 rue Aumont-Thiéville, le 28 juin 1953.


Notes

[1]  La base Léonore donne accès aux dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l'Ordre de la Légion d'honneur depuis 1802 et décédées avant 1977 (http://www.culture.gouv.fr/documentation/leonore/]. Le droit de réutilisation et  de rediffusion du dossier de Jean Routier m'a été accordé par contrat en date du 18 juillet 2013.
[2] J.O. du 4 janvier 1931, p. 120 (non consulté). La grande guerre a provoqué un accroissement des effectifs des décorés. Une législation spécifique apparaît : voir par exemple la loi du 21 juillet 1922 augmentant le nombre de décorations sans traitement de la Légion d'honneur (J.O. du 23 juillet 1922). Mais ici, le dossier porte la mention "Réserve avec traitement". Le calcul figurant en haut à gauche semble celui du traitement (avec déduction du coût du brevet ?).
[3] Charles Joseph Édouard Andréa (Arbent, Ain 1874/04/29 - Guebwiller, Haut-Rhin 1954/02/18). Il fut promu grand officier de la Légion d'honneur le 28 décembre 1932. Son dossier, également sur la base Léonore, détaille sa carrière militaire jusqu'à cette date.